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| Mar 11 Oct 2016 - 19:38 | |
Orange Mécanique
Orange Mécanique est un film d’anticipation (= genre littéraire et cinématographique dont l’action se déroule dans un futur proche ou plus lointain) réalisé par Stanley Kubrick sortie en 1971 qui est une adaptation cinématographique d’un roman d’Anthony Burgess paru en 1962.
A la sortie de ce film, les critiques vont être extrêmement violente et il ne sera pas diffusé en Angleterre, malgré tout, le film sera nominé aux Oscars dans les catégories de meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleur film et meilleure adaptation.
(http://urlz.fr/4cC0 = 1 er plan du film)
C’est l’histoire d’un groupe appelé les “droogies” qui sème la zizanie par la violence, l’un de ces protagonistes va se faire arrêter et va devenir le sujet d’expériences dans le but de le rendre passif et moins violent.
Les Droogies.
Le premier plan de cette oeuvre débute sur Alex (joué par Malcolm McDowell), le protagoniste principal de l’histoire avec un regard caméra, c’est un lien direct avec le spectateur, il est très provoquant et dur, il casse la barrière entre l’acteur et le spectateur comme si la caméra n’existait pas entre les deux.
Alex, personnage principal du film.
La scène se déroule dans le “Korova Milk Bar”. On peut voir un décor très symétrique en opposition avec les faux cils d’Alex qu’il ne porte que sur un oeil (asymétrie dans la symétrie).
Il y a aussi des statues de femmes qui se montrent menaçantes et plus la caméra s’éloigne plus le décor nous paraît petit avec au centre un couloir qui mène directement à la folie (les Droogies).
Le Korova Milk Bar.
C’est un décor qui apparaît comme idée de la pulsion, c’est ce que dit Freud en 1923 avec le ça (la pulsion), le moi (l’individu) et le surmoi (le contrôle). Il s’agit ici uniquement du ça, du désir et de l’assouvissement de cette pulsion de violence.
Il y a un mouvement, dans un premier temps un très léger dézoom de la caméra qui s'enchaîne par un travelling arrière (travelling amorcé par le toast que porte Alex avec son verre de lait) pour nous ouvrir l’espace et nous montrer qu’il n’est pas seul. On découvre alors des personnages à ses côtés qui sont fixes, immobiles, comme morts.
Pendant toute la durée de ce travelling, Alex ne cligne pas des yeux et c’est aussi ça qui rend ce regard très provocateur et dur qui en devient même étrange et malaisant comme s'il était conscient de la présence du spectateur et qu’il le fixait directement.
Du gros plan, à partir du visage d’Alex qui se veut provocateur et manipulateur de nos sentiments, l’on arrive à un plan d’ensemble qui cette fois-ci montre une volonté de contrôle sur son environnement.
Alex nous défie de son regard et nous pose la question : “Où vous situez-vous ? du côté du surmoi (contrôle et maîtrise) ou du côté du ça (assouvissement de la pulsion) ?” Et c’est toute la question du film “Voulez-vous suivre Alex pour savoir ce qu’il en coûte de subir l’un ou l’autre ?” et le film entier repose sur cette question puisque le premier acte joue sur la pure pulsion (le ça) et le deuxième acte qui est la tentative de contrôle de cette pulsion (le surmoi).
Ce film est une critique sociale et une critique de l’Homme dans son côté sombre puisque Kubrick est un pessimiste mais qui veut quand même croire en l’Homme et c’est pour ça qu’il le questionne, il veut nous avertir et laisser une trace de sa réflexion à travers ce film.
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