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| Dim 9 Oct 2016 - 0:14 | |
Partie 1: La peur au cinéma
Chapitre 1 : Les films d'horreurs
Comment s’illustre le registre de la peur au cinéma ?
A- Les bases de l’épouvante
C’est l’une des émotions les plus fondamentales (comme la joie, la tristesse et la colère) décelable dès les origines du cinéma avec Georges Méliès et ses œuvres Le Manoir du Diable (1896) et La Caverne maudite (1898) (considérés comme les premiers films d’horreurs/fantastiques de l’Histoire).
Le Manoir du Diable de Georges Méliès, 1896.
3 dates clés :
1920, Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene qui fait partie du mouvement de l’expressionnisme Allemand et qui pose les bases de l’horreur comme genre cinématographique. 2 ans plus tard (1922), La Sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen met en place l’esthétique occulte (avec les sorcières, la magie noire…)(= ensemble des arts et sciences touchant aux secrets de la nature) du cinéma d’épouvante. Enfin, 1923, Notre-Dame de Paris avec l’apparition de “monstres” dans l’univers du cinéma.
A partir de ces œuvres une multitude de films vont voir le jour et enrichir ce genre.
La peur au cinéma est un sentiment difficile à décrire car chaque spectateur sera sensible à certaines choses et pas à d’autres (liées à nos histoires et expériences personnelles). Elle est donc totalement subjective en fonction des individus.
On ne peut pas dire ce qu’est réellement la peur au cinéma, mais on peut dire ce qu’elle n’est pas. La peur n’est pas par exemple un Jumpscare (= sauter/bondir de peur) qui consiste en la méthode du contre-pied, le réalisateur attend que le spectateur pense que la danger est passé et fait retomber la pression pour ensuite envoyer la scène censé le surprendre. Ce procédé porte toutefois mal son nom puisqu’il ne joue pas sur la peur mais plutôt sur les nerfs et la surprise.
La peur c’est avant tout l’inconnu et l’invisible, quelque chose que l’on ne connaît pas et que l’on ne peut identifier précisément, c’est pour cela que le genre horrifique est très lié à la notion du hors-champ (= en dehors du champ de vision du spectateur) face à l’invisible le spectateur sera confronté à son imagination et à ses peurs les plus intimes. La peur dans un bon film d’épouvante se traduit donc par la suggestion plutôt que par une démonstration spectaculaire ce qui permet aux spectateurs de créer quelque chose d’imaginaire qui n’est pas montré à l’écran et d’encore plus effrayant.
La peur peut sortir du genre de l’horreur et c’est précisément hors de ce contexte qu’elle devient encore plus puissante, c’est ce que l’on appelle une “rupture de ton”. Un bon exemple est le film Fantasia (1940) des studios Disney, où un démon (nommé Tchernobog) apparaît à la fin du film.
Comme la peur est inattendue et placée dans un contexte où elle n’a a priori pas sa place, le spectateur n’a pas le temps de construire des défenses et le ressenti en sera décuplé.
La peur au cinéma repose énormément sur le concept qu'a décrit le psychanalyste Sigmund Freud en 1919 à propos de “L’inquiétante étrangeté” : “Une rupture dans la rationalité rassurante de la vie quotidienne”. Cette rupture va créer un ressenti de malaise et c’est ce malaise qui définit les fondements de la peur.
La peur dépasse en fait les frontières du genre de l’épouvante puisqu’elle n’est pas forcément là où on l’attend. Elle nous met face à nos peurs les plus profondes et nous permet de grandir. (Catharsis (= exorcisme des peurs et des pulsions par le biais de leurs représentations dans les films)).
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Forcal
| Dim 9 Oct 2016 - 10:32 | | Ce cours va me donner des cauchemars. |
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