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Nerthus
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COURS DE NERTHUS EmptyMer 11 Déc 2019 - 16:34
Le scénariste et la dramaturgie

Qui est scénariste ?
- Tout le monde. 
A l'instar de monsieur Jourdain, sans même vous en rendre compte, vous "scénarisez" à longueur de journée.
En souriant à une dame, en démarrant au feu rouge, en félicitant votre collaborateur, en embrassant votre partenaire, en demandant un suppléant de frites ou une autre bière, et jusqu'en vous endormant, à tout instant de votre vie vous êtes en position de scénariste.
Même en ce moment, alors que vous me lisez, vous avez tendance à scénarisez, ne serait-ce qu'en vous imaginant devenir scénariste. Non seulement vous êtes scénariste mais vous êtes également dialoguiste. Et qui plus est, de talent !
Finalement, là où nous sommes les moins bons, c'est quand nous endossons le costume de spectateur. Il est vrai que l'on a toujours tendance à critiquer le film des autres, peut-être parce que le récit nous paraît globalement moins crédible, traité par un autre que nous. S'il en est souvent ainsi, c'est que nos personnages ont tendance à agir un peu comme nous le ferions : par définition, notre comportement est celui que nous comprenons le mieux et cautionnons le plus. 
Cependant, prenez garde. Lorsque je dis que tout le monde est scénariste, je triche sur les mots. Disons plutôt que tout le monde scénarise. Ce qui n'est pas la même chose.
Vous ne pouvez pas avoir le nombre de personnes que je croise et qui, intimement, son convaincus de pouvoir écrire un scénario. Comme si le simple fait d'avoir ressenti quelque chose, à un moment donné de leur vie, ouvrait de façon évidente les portes su septième art.
Récemment, un ami me racontait un épisode insignifiant de sa vie en concluant : “Ah, si j’avais le temps, j’en ferais un scénario.” Dans sa voix, en prononçant cette phrase, on sentait qu’il se voyait déjà décerner un Oscar. Comme si le seul obstacle entre son vécu et son triomphe cinématographique était le temps qui lui manque.


Quel genre de scénariste êtes-vous ?
Vous êtes le créateur d’un premier scénario en quête d’un quelconque producteur acceptant de financer votre oeuvre. Afin de rester crédible auprès de cet important personnage, vous aurez pris la précaution de crééer un scénario fiction, long-métrage, grand public… Ce qu’il vous faudra démontrer ! Votre champ d’action est assez réduit, tant dans les concessions que vous avez à faire pour ce premier film sont diverses et parfois frustrantes, voire castratrices… Mais quelle joie, lorsqu'au bout du compte vous sortez vainqueur de ce parcours du combattant. 


Le scénariste face à son projet :
A votre avis, quelle est la mésaventure la plus terrible que puisse vivre un scénariste ? Avoir un doute sur la dramaturgie ? Ne plus savoir que faire de ses personnages ? Voir son scénario refusé par un producteur ? Perdre la tête, voire son stylo ? 
NON ! Il y a pire.
Rien n’est plus douloureux pour un scénariste que de s’apercevoir que le scénario qu’il est en train d’écrire ne correspond pas à ce qu’il voulait faire, à ce qu’il voulait dire. Que de se rendre compte qu’au final, il s’est trompé de sujet ou d’objectif. 
En effet, face à ce type de situation, il n’a plus d’autre solution que d’oublier son oeuvre (voire d’abandonner l’écriture pour se vouer corps et âme au bandonéon!).
Ici, les outils dramatiques ne sont d’aucun secours, les producteurs sont hors de cause : il est inutile de s’en prendre à quiconque d’autre qu’à soi. Bien sûr, faire ce constat après deux semaines de travail n’est pas un drame. 
Après six mois d’investissement artistique et intellectuel, c’est une autre affaire. 
Pour éviter ce désagrément, il convient donc de bien se situer par rapport à son projet. Pour cela, vous devez vous poser les cinq questions clés suivantes.

Répondez-y avec soin, le plus honnêtement du monde.


1. Pourquoi cette histoire ?
Pour intéresser le public, répondrez-vous. C’est parfait ! Mais insuffisant pour justifier, lorsque vous êtes face à vous même, le choix de votre narration. 
C’est aussi terrible à dire qu’à lire, mais il est fréquent d’avoir l’envie, venue d’on ne sait où, d’écrire l’histoire d’une femme superbe, mal dans sa vie et dans sa peau, mais finalement libérée de son quotidien par un charmant prince auquel elle donnera beaucoup d’enfants.
C’est vu et revu, mais ça marche toujours. Titanic ne nous raconte pas autre chose et, à un  iceberg près, elle les lui donnait, ses enfants. 


Toutefois, avant de vous lancer dans cette oeuvre sublime, demandez-vous ce qui justifie profondément votre choix.
Pourquoi cette histoire plutôt qu’une autre ?

En réalité, la première des questions à se poser peut se résumer de la plus simple des façons : “Qu’ai-je envie d’écrire ?” Il s’agit là du tout premier élément à connaître. Avant de partir en vacances, vous vous demandez où vous avez envie d’aller. Au restaurant, nous sommes nombreux à réfléchir à ce que nous voulons manger avant de passer commande. Pour un scénario, c’est pareil. Si bien que je vous conseille vivement de prendre du temps pour répondre à cette question.




2. Quel lien a-t-elle avec mon existence ?
Ensuite, tentez de déterminer le lien nouant l’histoire à votre vie. 
Bien entendu, vous avez eu la sagesse préalable de ne pas vous lancer dans une autobiographie, mais franchement, votre choix est-il réellement innocent et dépourvu de toute arrière pensée ?
La superbe héroïne de votre histoire n’a-t-elle pas quelque ressemblance avec la charcutière qui hante vos rêves ? Le monstre avec son imbécile de mari, et le chevalier libérateur avec vous ?
Si tel est le cas, cela n’a rien de gênant, mais il est préférable d’en être conscient,ne serait-ce que pour ne pas confondre imaginaire et phantasme récit et thérapie/
Il paraît - mais nous sommes dans le domaine de la rumeur… - que James Cameron, a, une nuit rêvé qu’il se noyait. Ce rêve l’aurait traumatisé à un point tel que c’est pour exorciser ses fantômes qu’il aurait écrit Titanic. A titre personnel, je ne crois guère à cette anecdote mais, que voulez-vous ? Le cinéma, lieu par excellence où l’on raconte des histoire, est friand d’anecdotes.
Qu’elles soient vraies ou fausses n’est après tout qu’un détail.




3. Mon sujet me passionne-t-il vraiment ?

Inutile de vous lancer dans l’écriture d’un 90 mn sur un simple coup de tête ou, moins encore, sur un coup de coeur complexe.
Les auteurs, scénaristes ou non, qui ont accumulé dans leurs tiroirs l’ébauche de 528 histoires sont aussi nombreux que inconnus.
Ainsi, pour éviter ce type de déboires, prenez le temps nécessaire  à cette réflexion salvatrice.
En effet, sans passer par cette étape, il est quasiment impossible de garder sa motivation intacte durant les six ou huit mois de travail qu’exige l’écriture d’un scénario de film long métrage.
On ne choisit pas sans raison de raconter la vie d’une femme de ménage tombant éperdument amoureuse de son aspirateur, plutôt que celle d’un esquimau se rendant pour la première fois de sa vie au cinéma. 




4. A qui s’adresse mon scénario ?

Tintin peut se targuer de passionner les 7 à 77 ans (même si cela est réducteur puisque l’on sait que, d’ici à une quarantaine d’années, avec les progrès de la science, l’espérance de vie risque d’atteindre les 150 ans!). Vous, pour qui écrivez-vous ?
Plutôt pour les femmes ? Plutôt pour les hommes ? Ou plutôt pour les deux ? 
Plutôt pour les jeunes ? Plutôt pour un public âgé ?
Plutôt pour les classes moyennes ou plutôt pour les piliers du XVIe arrondissement ?
Plutôt pour des gens simples ? Des intellos ? 
Voilà de drôles de questions, non ?
Pourtant, il est fréquent d’entendre des auteurs - quant à l’une ou l’autre des séquences de leurs scénarios - qu’ils l’ont écrite pour “faire jeune”, pour plaire aux retraités, pour ne pas froisser la gent masculine, pour ne pas oublier les chômeurs, pour évoquer la banlieu parce que cela fait moderne, pour ne pas se mettre à dos les homosexuels, etc. Quelle aberration !
Concrètement - sauf exceptions -, votre souci premier doit être de vous adresser au public, sans distinctions, il serait prétentieux et erroné de vouloir sérier ou étiqueter les spectateurs.
Pour autant, de grâce ! Ne tombez pas dans le piège monumental qui consiste à vouloir plaire à tout le monde, même un petit peu. Vous écrivez une histoire, vous ne faites pas une étude de marché. 
Croyez-moi, à la question : “A qui s’adresse mon scénario ?”, il n’y a qu’une réponse : “A ceux qui aimeront le film !”




5. Pour qui écris-je mon scénario ?”

Contrairement aux apparences, cette questions est à l’opposé de la précédente. Il s’agit ici d’analyser le pourquoi du comment. L’acte d’écrire est rarement gratuit. 
Sa motivation première peut-être la conséquence de deux phénomènes : 

  • J’écris pour évacuer quelque chose qui me tient à coeur.
  • J’écris pour adresser un message à l’un ou l’autre de mes proches.

Souvent, les deux se confondent.
Bien entendu, le propos sert de prétexte. Une fois encore,  il est clair que vous n’allez pas directement raconter votre vie (nous l’avons dit précédemment). Il n’est donc plus tant question ici de vérifier le lien qui unit votre récit à votre existence, que de vérifier votre volonté éventuelle d’agir sur votre entourage.
Certains écrivent simplement pour prouver aux leurs qu’ils en sont capables. Dans ce cas de figure, le message adréssé aux proches est celui d’un manque de reconnaissance, même si l’intrigue en elle-même n’y fait aucunement illusion. 

D’autres écrivent pour séduire celle ou celui qu’ils aiment.








Nerthus, Université Universelle
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